Canti in Cappella
A Canturìa di Cappella di pieve d’Ampugnani vi saluta.
Di u Silvarecciu, u Pianu è a Casalta s’intreccianu e voci,
per dà lea, fede, memoria è avvene à i nostri lochi ...
25 décembre 2017
23 décembre 2017
Le baroque religieux corse - Silvareccio, Saints-Augustin-et-Sébastien.
Ce texte est extrait de l’ouvrage Le baroque religieux corse - Nicolas Mattei - Editions Albiana. Nous l’avons agrémenté de photos extraites de l’Inventaire général du patrimoine culturel (base Mérimée).
SILVARECCIO - SAINTS-AUGUSTIN-ET-SEBASTIEN
Silvareccio, Saints-Augustin-et-Sébastien. |
Pieve d’Ampugnani, diocèse de Mariana ed’Accia. L’abbé Casta affirme que le vocable de Saint-Sébastien succéda à celui de Saint-Augustin. L’examen de l’église montre que les deux sont étroitement entremêlés. Le plan (voir fig.) est à nef unique étroite avec chapelles latérales entre contreforts, le chœur est très rétréci et se prolonge d’une sacristie encore moins large. L’inventaire rédigé en 1760 par le curé Paulo Maria Friddiani semble mêler les deux et dit que Saint-Augustin - la dédicace ou la construction ? - date de 1748.
Il précise que l’église Saint-Sébastien fut restaurée en 1702. Le couvrement est en berceau percé de lunettes, éclairées seulement au sud. L’église est flanquée d’un magnifique clocher, comme à La Porta complètement disproportionné par rapport à elle.
Autel secondaire des Âmes du Purgatoire |
Autel de la remise du Rosaire |
La première chapelle accueille le baptistère. La suivante est celle des âmes du Purgatoire avec un tableau copie de celui de Saint-Jean-Baptiste de Bastia.
La troisième, à l’autel privé de tout signe, est ornée d’une toile pratiquement illisible figurant, selon l’inventaire de 1760, le martyre de sainte Dévote.
La suivante loge l’autel de la remise du Rosaire. Le don se fait à Dominique, agenouillé à gauche avec son chien blanc et noir tenant le brandon dans sa gueule, et à Catherine à droite.
En arrière des récipiendaires sont saint Sébastien à gauche et saint Augustin en évêque à droite. Les quinze mystères font comme d’habitude le tour du tableau mais sont soutenus par deux anges à gauche et à droite. En face se tient l’autel de la Crucifixion. Comme sur la fresque peinte par Masaccio à Santa Maria Novella de Florence au début du XVe siècle, le Père offre en sacrifice son fils crucifié. Entre les deux est la colombe. Dans la partie inférieure gauche apparaît encore une fois saint Augustin ; face à lui se tient sainte Lucie présentant, offrant ses yeux sur une coupe. Après la porte sud vient l’autel du Scapulaire, du Mont-Carmel selon l’inventaire de 1760, « Sant’Antonio da Padova con la madona del Carmine e San Michele Arcangelo ». Son tableau montre la Vierge à l’Enfant, saint Michel archange, Antoine de Padoue avec son lys, Pierre et Paul au-dessus d’eux.
Le dernier volume est occupé par une armoire fermée. Toutes ces chapelles, à l’exception du baptistère, sont mentionnées en l760.
Autel majeur |
Tableau de Marie allaitant l'Enfant |
L’autel majeur, en arc de triomphe, est dans le style popularisé par les Raffalli. L’arcade laisse voir — mal ! — depuis la nef le tableau placé trois mètres en arrière. Il figure Marie allaitant l’Enfant avec, dans la partie inférieure, saint Augustin et saint Sébastien, encore une fois associés à gauche et à droite. Entre les deux apparaît saint Jean-Baptiste avec son phylactère. Quand on veut bien se rappeler qu’Augustin hésitait sur la question de savoir s’il convenait de donner, dans son adoration, la première place au sang du Christ ou au lait maternel qui l’édifia, on mesure, une fois de plus, l’étendue de la culture religieuse des commanditaires. Dans le fronton est sculptée une Immaculée-Conception avec un cartouche disant « Ego in Altissimis Habito ». De part et d’autre de l’arcade deux tableaux figurent, une fois de plus, saint Augustin, à gauche, et saint Sébastien. Ils sont datés de 1770.
Les habitants du village ont eu la gentillesse de nous dérouler deux bannières de procession, ayant sans doute appartenu à des confréries et remisées dans la sacristie. La première montre le don du Scapulaire par la Mère et l’Enfant à saint Antoine de Padoue et saint Michel. Au verso apparaissent saint Augustin et saint Sébastien ! La seconde, peinte sur une seule face, figure l’Immaculée-Conception avec Augustin, à gauche, et saint Michel terrassant le démon (*).
Saint Augustin et saint Sébastien au verso |
Bannière Don du Scapulaire par la Mère et l’Enfant |
Bannière - Immaculée-Conception |
Les habitants du village ont eu la gentillesse de nous dérouler deux bannières de procession, ayant sans doute appartenu à des confréries et remisées dans la sacristie. La première montre le don du Scapulaire par la Mère et l’Enfant à saint Antoine de Padoue et saint Michel. Au verso apparaissent saint Augustin et saint Sébastien ! La seconde, peinte sur une seule face, figure l’Immaculée-Conception avec Augustin, à gauche, et saint Michel terrassant le démon (*).
On note bien sûr l’incessante association Augustin/Sébastien mais encore la forte présence de l’Immaculée-Conception et de saint Michel. L’église, jamais consacrée selon le curé Friddiani, aurait-elle été dédiée à l’Immaculée avant de l’être aux saints Sébastien et Augustin ?
Notes :
(*) Il s’agit de saint-Georges et non saint-Michel, terrassant le démon.
Le baroque religieux corse - Casalta, l’Annonciation.
Ce texte est extrait de l’ouvrage Le baroque religieux corse - Nicolas Mattei - Editions Albiana. Nous l’avons agrémenté de photos extraites de l’Inventaire général du patrimoine culturel (base Mérimée).
CASALTA - L’ANNONCIATION
Casalta, l’Annonciation |
L’autel majeur, portant une toile de l’Annonciation, est daté de 1699. L’autel latéral du faux transept est doté, dans son fronton, d’anges embouchant des trompettes. Sont-elles celles du Jugement dernier ? Était-ce l’autel du Purgatoire ? La chaire maçonnée et portant la date de 1752 pourrait bien être des Raffalli.
Rappelons que cette petite église était, selon l’inventaire de 1780 rédigé par le curé Anton Carlo Casalta, à un demi-mille du village. Elle se trouve aujourd’hui au milieu de maisons d’une partie seulement de l’agglomération. Les habitations sont-elles venues jusqu’à elle ? Le même rédacteur affirmait que l’église appartenait aux anciens évêques du défunt diocèse d’Accia qui y firent résidence « per qualche tempo e se ne servirono da catedrale » (*). Le curé de Casalta, qui payait un salaire de 100 lires annuelles à celui de Piano, rédige aussi l’inventaire de cette vice-paroisse et de son église Saint-Roch.
Autel latéral |
Autel majeur |
Chaire maçonnée |
Piano, Saint-Roch. |
Notes :
(*) Manifestement l’auteur interprète mal les dires du curé Anton Carlo Casalta qui désigne Sainte-Marie-Nativité et non pas l’Annonciation comme église située à un mille des habitations, ancienne piévanie d’Ampugnani faisant un temps fonction de cathédrale de l’ancien diocèse d’Accia, et résidence des évêques d’alors.
(*) Manifestement l’auteur interprète mal les dires du curé Anton Carlo Casalta qui désigne Sainte-Marie-Nativité et non pas l’Annonciation comme église située à un mille des habitations, ancienne piévanie d’Ampugnani faisant un temps fonction de cathédrale de l’ancien diocèse d’Accia, et résidence des évêques d’alors.
10 décembre 2017
9 décembre 2017
Vespere di a Madonna - U Silvarecciu, u 9 di dicembre di u 2017.
Les Vêpres, du latin vesper « soir », font partie de le la liturgie des heures, qui depuis le 13ème siècle est la grande prière quotidienne de l’Eglise.
Les Vêpres sont non seulement l’un des offices les plus anciens dans la tradition de l’Eglise romaine mais aussi toujours celui de rang primordial dans la hiérarchie des offices. Elles sont d’abord un Office de lumière, ou Lucernaire. On allume les lampes, dont la lueur, comme celle de la foi, maintient en respect le ténèbres et annonce la gloire du Christ. Office d’action de grâces et de louange aussi, car tel est le thème des cinq psaumes et de l’hymne des Vêpres. L’expression la plus haute est le Magnificat : dans la gloire de son Assomption, Marie chante la grandeur de Dieu, la glorification de l’humanité rachetée.
En Corse comme ailleurs, la célébration de la liturgie des heures incombe aux ordres religieux et aux confréries. C’est pourquoi notre patrimoine vocal est riche de témoignages d’offices chantés jusqu’aux années 1950 environ.
A Canturia di Cappella di Pieve d’Ampugnani, associée à a Canturia di Tagliu è l’Isulaccia, a souhaité faire un travail de reconstitution de la cérémonie des Vêpres de la Vierge Marie, basé sur une partie de ce répertoire essentiellement issue de Haute-Corse, afin de rendre à tout un chacun la beauté et la richesse de cet élément de notre patrimoine commun, et d’enrichir encore un peu plus le calendrier liturgique de notre microrégion par de nouveaux moments de partage, de spiritualité, de vie.
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