23 décembre 2017

Le baroque religieux corse - Casalta, l’Annonciation.


Ce texte est extrait de louvrage Le baroque religieux corse - Nicolas Mattei - Editions Albiana. Nous l’avons agrémenté de photos extraites de l’Inventaire général du patrimoine culturel (base Mérimée).




CASALTA - L’ANNONCIATION

Casalta, l’Annonciation
Pieve d’Ampugnani, diocèse de Mariana ed’Accia. C’est une église minuscule et fort basse, possédant, côté sud, un faux croisillon de transept résultant d’un début de transformations du plan (voir fig.). La façade a été réaménagée tardivement de manière classique. 



L’autel majeur, portant une toile de l’Annonciation, est daté de 1699. L’autel latéral du faux transept est doté, dans son fronton, d’anges embouchant des trompettes. Sont-elles celles du Jugement dernier ? Était-ce l’autel du Purgatoire ? La chaire maçonnée et portant la date de 1752 pourrait bien être des Raffalli.

Rappelons que cette petite église était, selon l’inventaire de 1780 rédigé par le curé Anton Carlo Casalta, à un demi-mille du village. Elle se trouve aujourd’hui au milieu de maisons d’une partie seulement de l’agglomération. Les habitations sont-elles venues jusqu’à elle ? Le même rédacteur affirmait que l’église appartenait aux anciens évêques du défunt diocèse d’Accia qui y firent résidence « per qualche tempo e se ne servirono da catedrale » (*). Le curé de Casalta, qui payait un salaire de 100 lires annuelles à celui de Piano, rédige aussi l’inventaire de cette vice-paroisse et de son église Saint-Roch. 



Autel latéral
Autel majeur



Chaire maçonnée





Piano, Saint-Roch.
Saint-Roch, à un mille de l’Annonciation, n’avait plus de toit en 1780, à l’exception d’une chapelle nord dédiée à saint Joseph. C’est dans cette chapelle latérale, à défaut de pouvoir le faire sur l’autel majeur, que l’on accomplissait alors toutes les fonctions sacrées par grâce spéciale accordée en 1762 par le visiteur apostolique Mgr Cesare Crescenzio de Angelis. Saint-Roch possède aujourd’hui une belle façade baroque. L’intérieur, repeint tardivement, n’a rien gardé de son caractère baroque, si tant est qu’il en ait eu un, puisque la reconstruction a forcément été postérieure à 1780. Le premier autel nord contient encore, en accord avec l’inventaire du curé Casalta, un tableau de la bonne mort de saint-Joseph. Le saint est figuré avec ses outils, de manière encore plus gauche ou meccanica qu’à Aiti ou Cambia. La toile est signée « Giovanni Raffaldi [nous disons bien Raffaldi et non Raffalli même si nous sommes persuadé qu’il s’agit de Giovanni Raffalli de Piedicroce] P.C.O. [Piedicroce d’Orezza ?] 1740 ».




Tableau de la bonne-mort de saint-Joseph





Notes :
(*) Manifestement l’auteur interprète mal les dires du curé Anton Carlo Casalta qui désigne Sainte-Marie-Nativité et non pas l’Annonciation comme église située à un mille des habitations, ancienne piévanie d’Ampugnani faisant un temps fonction de cathédrale de l’ancien diocèse d’Accia, et résidence des évêques d’alors.


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